5 clés essentielles pour bien choisir son chat

Ça y est ! Vous êtes fin prêt à accueillir un petit félin dans votre vie. Seulement, chercher le chat idéal ressemble à la quête du Saint Graal. Vous êtes assailli par de nombreuses questions pour être certain de trouver le chat qui vous correspond le mieux. Faut-il choisir un chaton plutôt qu’un adulte ? Est-ce que les chats mâles sont plus câlins ? Les chats de races sont-ils plus affectueux ?

Adopter un animal de compagnie est un engagement responsable qui vous incombe pour de nombreuses années, il est donc légitime de se poser beaucoup de questions en amont avant de sauter le pas.

Afin de dissiper vos inquiétudes, nous allons passer en revue les points essentiels à prendre en compte pour vous aider à choisir votre petit compagnon.

Quel chat vous est destiné ?

Ce n’est pas pour ses aptitudes que l’on va choisir un chat plutôt qu’un autre. En effet, les chats domestiques sont tous capables d’exécuter les mêmes comportements (chasser les rongeurs, utiliser une litière, etc.) contrairement aux chiens qui peuvent être choisis en fonction de comportements spécifiques pour lesquels ils ont été sélectionnés (chien de chasse, berger, par exemple). 

C’est essentiellement pour son apparence physique qu’un chat est choisi, à partir de critères purement esthétiques : couleur de la robe et des yeux, longueur du pelage, etc. Certaines personnes préfèrent les chats roux, d’autres les chats à poil long, mais c’est uniquement une affaire de goût.

Or, il y a des critères bien plus importants à prendre en compte si vous souhaitez mettre en place une cohabitation harmonieuse avec votre futur compagnon félin : l’environnement dans lequel va vivre le chat, le temps que vous êtes disposé à lui consacrer et son tempérament.

Dans la nature, chez la plupart des espèces, certains  individus sont prêts à tout pour obtenir ce qu’ils convoitent (les téméraires) et d’autres (les timides) préfèrent jouer de prudence en se tenant loin des dangers pour augmenter ainsi leurs chances de survie. Chez les chats, on retrouve ces deux opposés. Entre les deux, il y a toute une gamme de personnalités différentes et uniques propres à chaque individu. 

Un chat au tempérament téméraire, est donc très curieux, avec un goût prononcé pour l’exploration et a besoin de vivre dans un environnement riche en distractions afin qu’il puisse dépenser son énergie. Aussi, si vous optez pour ce type de chat, soyez certain de pouvoir lui offrir suffisamment de stimulations pour combler ses besoins surtout si vous envisagez de ne pas laisser sortir votre chat. Le chat téméraire s’adapte parfaitement dans une atmosphère familiale agitée où vivent plusieurs enfants et d’autres animaux.

Le chat timide au contraire a besoin de vivre dans un milieu calme, dans lequel se produisent peu de changements, où l’adoptant a une routine stable, pour se sentir en sécurité. Il sera donc parfaitement épanoui en cohabitant avec une personne seule, retraitée, qui s’absente rarement de la maison. En revanche, il aura de la difficulté à s’adapter au sein d’une famille nombreuse, où les adultes ont des horaires de travail variables et il supportera mal de voyager et d’être changé d’environnement (si le chat est emmené en vacances par exemple). 

Le tempérament : une affaire de couleur ?

Selon certaines croyances, les chats auraient des tempéraments différents en fonction de la couleur de leur pelage. Les chats roux seraient perçus comme plus amicaux et mous, contrairement aux chats blancs, noirs et tricolores qui seraient plus distants.

Les études réalisées à base de questionnaires remplis par les propriétaires de chats ont montré que ces assertions étaient purement subjectives, basées sur des perceptions influencées par la culture populaire [1]. Par exemple, la caractérisation du chat roux réputé pour être plus paresseux, plus mou et chaleureux est probablement due à l’influence qu’a eue la bande dessinée Garfield sur la population. 

 

En réalité, la couleur du poil n’a pas d’influence sur le comportement du chat. 

Adopter un chat mâle ou une femelle ?

Les différences de tempéraments sont essentiellement liées au comportement reproducteur du mâle (marquage urinaire, agressivité envers les autres mâles, fugues) et de la femelle (en période de chaleurs : vocalises puissantes jour et nuit, posture en lordose, roulades, se frotte beaucoup à l’humain).

Lorsque les chats sont stérilisés, il n’y a pas de différence de comportement entre les sexes. Ainsi, les chats mâles ou femelles peuvent être aussi bien câlins et rechercher l’interaction avec l’humain ou au contraire indépendant. Ce n’est pas une question de caractéristique sexuelle, mais plutôt individuelle.

Choisir un chaton ou un chat adulte ? 

Qui n’a pas craqué en regardant des photos de chatons sur internet ? Parce qu’ils sont mignons et que ces petites boules de poils ont un effet attendrissant sur l’humain, la majorité des gens cherche à adopter un chaton plutôt qu’un chat adulte.

Si vous envisagez d’adopter un chaton, il est nécessaire de prendre en considération les détails suivants :

  • Tout d’abord, petit chaton deviendra grand. Aussi, est-il nécessaire de se projeter lorsqu’on s’oriente vers un tel choix. En effet, en grandissant, son apparence va changer (la couleur de ses yeux, de son pelage) et sa personnalité va évoluer au cours de sa croissance et en fonction de l’environnement dans lequel il va vivre. 
  • Un chaton est souvent néophile, c’est-à-dire qu’il est très enclin à découvrir de nouvelles choses, d’explorer. Pour sa sécurité et celle de votre décoration intérieure, vous devez prendre des précautions et protéger câbles, fils, objets et mobilier fragiles, pour éviter de potentielles détériorations. En parallèle, veillez à apporter suffisamment d’activités ludiques pour le stimuler pour éviter qu’il devienne un chaton destructeur.  
  • Enfin, les jeunes sujets sont avant tout très énergiques et passent beaucoup de temps à jouer. Il est souvent frustrant pour les adoptants de constater que les recherches de contact ou de caresses de la part de l’humain sont souvent reléguées au second plan au détriment des activités ludiques.

Si vous pensez ne pas pouvoir consacrer assez de temps à votre chaton, alors mieux vaut vous orienter vers un chat adulte. 

L’avantage de faire un tel choix est que vous n’aurez pas de surprise quant à son tempérament, vous aurez ce que vous observez. Si le chat se frotte à vos jambes et recherche avidement le contact et les caresses, il n’y a pas de raison que cela change dans le futur. 

Opter pour un chat de race

Historiquement, le chat a été reproduit pour sa beauté et la sélection des races s’est appuyée sur des critères essentiellement esthétiques. Aussi, les différences de tempéraments observables entre les races de chats sont surtout en rapport avec le niveau d’activité plus ou moins élevé selon les caractéristiques morphologiques propres à chaque race. Ainsi, les chats à poil long, brévilignes (corps trapu, pattes courtes et épaisses) et brachycéphales (museau plat), comme le Persan, sont globalement moins tolérant à l’effort et à la chaleur compte tenu de leur condition physique et sont donc globalement placides en comparaison aux chats de races à poil court et au corps fin et longiligne réputées plus actifs (le type Siamois par exemple). 

Les chats nus ou qui ont très peu de poils ont tendance à se coller à une source de chaleur, comme l’humain par exemple, ce qui leur confère une réputation de chats très affectueux.

Selon la race que vous choisirez, gardez à l’esprit que certains chats nécessitent plus de soins que d’autres : brossage quotidien pour les chats à poil long, nettoyage fréquent du contour des yeux pour les chats brachycéphales, des oreilles, etc. Aussi assurez-vous de disposer d’un budget temps nécessaire pour assumer ses soins. 

Bengal, Savannah : les races hybrides 

Les chats de races Bengal ou Savannah suscitent un engouement certain tant ils ressemblent à de petits léopards que l’on aimerait bien avoir chez soi. Là encore, il est important de savoir dans quoi on s’engage lorsqu’on adopte un chat de ce type. 

Le Bengals et le Savannah sont des races hybrides obtenues par croisement d’un chat domestique avec une autre espèce féline, donc sauvage. Les niveaux de générations obtenues par hybridation sont désignés sous l’appellation F1, F2, F3, F4, etc. (F1 catégorise les chats issus du premier croisement entre l’espèce féline et le chat domestique, F2, le croisement entre un chat F1 et un chat domestique, et ainsi de suite). Les chats de catégorie allant de F1 à F4 sont considérés par la réglementation en vigueur comme des animaux au statut « non domestique », mais ne nécessitent aucune autorisation de détention. Plus en approche de la génération F1, plus les caractéristiques physiques, mais aussi comportementales sont proches de l’espèce sauvage.

À partir du niveau F5, les chats hybrides sont considérés comme domestiques présentent des particularités comportementales marquées, comme un besoin de dépenser son énergie bien supérieur aux autres races de chats. 

Si votre choix se porte sur un Bengal ou un Savannah, assurez-vous de lui offrir un environnement adapté et suffisamment riche en stimulations (nombreux accès en hauteurs, accès à l’extérieur sécurisé pour éviter les fugues, enrichissement alimentaire, activités ludiques, séances d’entraînement). Avoir un chat hybride chez soi nécessite d’avoir beaucoup de temps à lui consacrer.

En effet, les chats Bengals ou Savannah vivant dans un milieu qui ne comble pas leur besoin de dépense énergétique peuvent provoquer des dégâts importants et s’avérer devenir de véritables destructeurs d’intérieur et nombreux sont les propriétaires qui nous contactent pour des problèmes d’agressions avec leur chat

Comment choisir un chaton dans une portée ?

Certains tempéraments tels que la témérité, la timidité peuvent être partiellement inhérents au chat, donc déterminés par la génétique. Cependant, d’autres facteurs, comme l’environnement dans lequel le chaton évolue, ont un impact direct sur le développement de son comportement.

Des études ont montré que pendant sa période de gestation, le stress subi par une chatte a des effets néfastes sur le développement physiologique et comportemental des fœtus [2], étant donné que les hormones de stress peuvent traverser le placenta. Les conséquences potentielles sont la naissance de chatons plus craintifs, peureux, réactifs et peu sociables. 

De même, les comportements des chats adultes qui entourent le chaton pendant sa croissance ont également un impact sur son tempérament. Les chatons interagissant régulièrement avec des chats téméraires ont une plus forte probabilité d’être faciles à approcher par les personnes non familières et d’être ouverts à la nouveauté, contrairement aux chatons grandissant au milieu d’adultes timides [3]

Il est donc souhaitable, lorsque vous choisirez votre chaton, de rencontrer les adultes qui l’ont entouré depuis sa naissance.

Avant de faire votre choix, prenez le temps d’observer tous les chatons de la portée. Même si votre préférence est basée sur un critère esthétique comme la couleur du pelage par exemple, gardez à l’esprit le tempérament que vous recherchez chez le chat. Vous recherchez un chat téméraire ? Identifiez le chaton qui va venir directement vers vous. De même, observez les chatons interagir pour comparer leur niveau d’énergie, afin d’éviter de mauvaises surprises si vous souhaitez avoir un chat plutôt calme, ou le contraire si vous voulez cohabiter avec un chat plus actif. 

À quel âge adopter un chaton ?

En France, l’âge minimal d’adoption légal d’un chaton est de 8 semaines, que ce soit auprès d’un éleveur ou d’un particulier. Cependant, il est préférable de laisser le chaton avec sa mère le plus longtemps possible, minimum jusqu’à l’âge de 12 semaines, voire 14 semaines (idéalement) pour qu’il puisse bénéficier des apprentissages d’autocontrôles lors des interactions et intégrer les bons codes de communication.  

La probabilité d’adopter un chaton équilibré est plus grande lorsque ce dernier est resté avec sa mère plus longtemps. Une étude finlandaise portant sur 5726 chats de races différentes à partir de données collectées par questionnaires a montré que la  séparation des chatons de la mère avant l’âge de 8 semaines augmente le risque d’agressions en comparaison avec les chatons restés plus de 12 semaines. Les sujets séparés de leur mère après 14 semaines ont une plus faible probabilité de devenir agressifs envers les personnes non familières et de développer des troubles de comportements  autocentrés (comme le léchage excessif) comparativement aux chatons séparés de leur mère à partir de 12 semaines [4].

En bref, rester longtemps avec sa maman est bénéfique pour le développement émotionnel du chaton.

Choisir le bon éleveur

Comme évoqué précédemment, l’environnement influence aussi le développement comportemental du chaton. Il est donc essentiel de s’assurer qu’il grandisse dans un milieu de vie adéquat. Trouver un bon élevage est essentiel.

Comment reconnaître un bon éleveur :

  • L’éleveur doit tout connaître de la race et avoir des connaissances en comportement du chat et de ses besoins. 
  • Les chatons ne sont pas mis à l’adoption avant 12-14 semaines.
  •  Les chatons doivent être bien socialisés à l’humain et aux autres espèces animales domestiques si possible.
  •  Les chatons doivent être habitués aux manipulations dès leur plus jeune âge.
  • Les chatons doivent grandir dans un environnement où l’hygiène est respectée, riche en stimulations et être désensibilisé aux bruits (aspirateur, etc.)
  • L’éleveur doit fournir une attestation de cession, des documents d’information sur les besoins du chaton, carte d’identification I-CAD, un certificat de bonne santé établi par un vétérinaire.

Adopter un chat provenant d’un refuge

Les chats provenant de refuge ont différents profils : chatons, chats abandonnés ou chats errants recueillis. Contrairement aux idées préconçues, ce ne sont pas forcément des chats qui présentent des problèmes de comportement. Les facteurs qui poussent les gens à abandonner leur animal sont multiples : déménagement, départ en vacances, naissance d’un enfant, décès de l’adoptant, etc.

Adopter un chat en refuge comporte plusieurs avantages. Tout d’abord, au-delà du fait de faire une bonne action en sauvant une vie, vous avez toutes les chances de trouver le chat qui vous convient le mieux. En effet, les membres du refuge ou de l’association vous interrogeront sur votre mode de vie, vos attentes et vous proposeront le chat qui sera susceptible de vous plaire. Ce recueil d’informations est très important et ne soyez pas suspicieux si le processus ressemble parfois à un interrogatoire de police. Imaginez un instant qu’en absence de renseignements communiqués en amont, vous adoptiez un chat de 12 ans, qui a vécu toute sa vie en sortant librement à l’extérieur alors que vous vivez dans un petit appartement, parce que justement, vous n’avez fourni aucune information au préalable. Il est fort probable que ce chat aura beaucoup de difficulté à s’adapter, voire qu’il n’en sera pas capable. 

De plus, les chats provenant de refuge sont généralement capables de s’adapter rapidement à leur nouvel environnement. En effet, au sein de la structure d’adoption, ils côtoient au quotidien leurs congénères, sont soumis à un environnement bruyant (aboiement de chiens, humains qui travaillent, etc.) et sont donc désensibilisés à beaucoup de situations. 

Un autre avantage non négligeable est le prix que vous allez dépenser qui sera bien inférieur à celui d’un chat provenant d’un élevage. En effet, vous n’aurez à régler que les frais d’adoptions (identification, frais vétérinaires) en échange d’un contrat d’adoption qui vous sera remis.

Adopter un ou plusieurs chats ?

De nombreuses personnes ayant déjà un chat se demandent s’il ne devrait pas en adopter un deuxième pour offrir un « copain » au premier et éviter qu’il ne s’ennuie.

Sachez que rien ne garantit que ce futur chat cohabite harmonieusement avec l’autre. C’est une loterie ! Vos deux chats pourraient soit développer une forte complicité (jouer ensemble, se toiletter mutuellement, dormir sur le même couchage) ou subir cette cohabitation imposée en se tolérant et en évitant de se croiser le plus possible dans leur espace vital. Dans tous les cas, pour éviter les bagarres entre chats, il sera nécessaire de bien faire les présentations entre les deux chats de manière graduelle pour éviter les conflits.

En effet, le chat est un animal plutôt solitaire et bien qu’il soit doté de capacités sociales, ce n’est pas dans sa nature de vivre en groupe. Pour faire en sorte que votre petit compagnon soit suffisamment stimulé pour s’épanouir, veillez à lui donner accès à un environnement riche en hauteurs, cachettes, gamelles alimentaires ludiques et faire des séances de jeux avec votre chat.

Si néanmoins vous désirez adopter deux chats, choisir des chatons provenant d’une même fratrie et qui s’entendent bien ou deux chats de refuge plutôt complices augmentent drastiquement les chances d’aboutir à une cohabitation harmonieuse.

Conclusion

Quel que soit le chat que vous envisagez d’adopter, prenez le temps de bien vous renseigner auprès des éleveurs et refuges afin de trouver LE chat dont le tempérament sera le mieux adapté à votre mode de vie pour faire en sorte que votre cohabitation soit la plus harmonieuse possible. Si vous rencontrez des difficultés avec votre chat récemment adopté, n’hésitez pas à nous contacter pour que nous puissions vous aider.

Rédaction par Sophie Legrand
Éduchatrice et auxiliaire vétérinaire spécialisée


Références

[1] Delgado, M.M.; Munera, J.D.; Reevy, G.M. Human perceptions of coat color as an indicator of domestic cat 
personality. Anthrozoös, 2012, 25, 427–440. 

[2] Marta Weinstock. The long-term behaviour of prenatal stress. Neuroscience and Biobehavioral Reviews. 2008. pp. 1073-1086.

[3] Sandra McCune. The impact of paternity and early socialisation on the development of cats’ behaviour to people and novel objects. Applied Animal Behaviour Science 45. 1995. pp. 109-124.

[4] Milla K. Ahola, Katarina Vapalahti, Hannes Lohi. Early weaning increases aggression and stereotip behaviour in cats. www.nature.com/scientificreports. 2017

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Sophie Legrand

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